Repetto, les célèbres chaussures de luxe, à Saint-Médard d'Excideuil (2 km)

L’histoire de Repetto

Repetto a tout d’abord été une marque de chaussures de danse créée en 1947.

Il était une fois, une mère, du nom de Rose Repetto, qui avait un fils danseur, Roland Petit. il revenait parfois de ses cours de danse, les pieds en sang. Rose, était une couturière talentueuse, et décida de lui coudre des chaussons de danse adaptés à ses pieds.

Elle conçoit un chausson de danse, avec la méthode du cousu-retourné (coudre la semelle en cuir à l’envers, avant de la retourner), pour pratiquer la danse dans de meilleures conditions.

Elle abandonne son bistrot pour ouvrir un atelier près de l’Opéra de Paris.

Quelques années plus tard, sa réputation n’est plus à faire, mais une rencontre va changer son destin : celle avec Brigitte Bardot.

Pour B.B, elle créé les «ballerines Cendrillon», qu’elle rendit célèbre dans « Et dieu … créa la femme. »

Rose ouvrit son premier magasin à Paris, rue de la Paix et de nombreux danseurs y viendront chercher leurs chaussons dont Maurice Béjart, Rudolf Noureev, Mikhaïl Barychnikov ou encore les danseuses des Folies Bergères.

En 1967, elle ouvrit son atelier de production à Saint Médard d’Excideuil, où une de ses amies fabriquait des chaussons. Depuis, la production de chaussons de danse continue à Saint Médard d’Excideuil, mais aussi de chaussures de ville, de bottes, de mocassins, ou de babies, de Richelieu.

Mais une autre rencontre en un homme et la marque scellera à tout jamais le destin de Repetto dans la cour des grands : celle avec Serge Gainsbourg

Serge Gainsbourg avait un style. Il travaillait avec élégance son côté bad boy, qu’il n’était pas, lui qui voulait nous renvoyer son image de mauvais garçon aux attitudes louches, méprisantes, alors que seule sa timidité était légendaire.

Son style qu’il voulait modéré et louche était purement parisien, depuis ses vestes Levi’s ajustées et ses pulls bretons rayés jusqu’à ses longues écharpes bouclées, en passant par ses pantalons de smoking à fond cloche associés à des blazers en velours.

Et puis il y avait les chaussures. Gainsbourg n’aimait pas porter de chaussures et, s’il avait pu faire ce qu’il voulait, il aurait marché pieds nus dans les rues. Jane avait ce qu’il lui fallait sous la main: une paire de chaussures de danse Repetto blanches et impeccables, un modèle appelé «Zizi Homme ».

Gainsbourg est tombé sous le charme et a possédé tout au long de sa vie des dizaines de paires de ces chaussures souples, qui sont devenues une signature de son look au même titre qu’une cigarette. Ces chaussons de danse ont été détournés en chaussures de la vie de tous les jours, par Serge.

Habitant d’Excideuil, au cœur du Périgord vert, et fan absolu de Gainsbourg, je me sens flatté de cette proximité avec ce génial artiste. Comme un voisin, comme si j’habitais au 7, rue de Verneuil à Paris, et que je le regardais sortir acheter ses clopes tous les matins. Un lien en quelque sorte, aussi ténu que discret, invisible et fragile, qui existe grâce à Repetto et ses chaussures magiques.

Le Saviez-Vous ?

Le charme du modèle Zizi a séduit gainsbourg. Mais d’où vient ce nom ? Tout simplement, Rose Repetto avait créé ce modèle pour sa belle-fille… Zizi Jeanmaire. Pour elle, Rose a imaginé un chausson de jazz avec un talon pour l’épouse de son fils Roland Petit. Ce modèle reste le plus vendu de la marque Repetto encore aujourd’hui.

En haut à gauche : Serge Gainsbourg et Zizi Jeanmaire en 1969 pour le tournage d’un film
En haut à droite : Serge Gainsbourg / Roland Petit et Zizi Jeanmaire
En bas à gauche : Zizi Jeanmaire et Rudolf Noureev
En bas à droite : Serge Gainsbourg

En 1984 après le décès de Rose Repetto, la marque fut rachetée plusieurs fois. En 1999, l’ancien patron de Reebok rachète la marque et en fait une marque internationale. L’usine a été agrandit en 2011 et a maintenant un centre de formation à Coulaures.

En 2017, Repetto, cette grande maison française dédiée à l’univers de la danse, se fait écho auprès de nouvelles icônes de la chanson française : elle dévoile une collection imaginée par Stromae et son épouse, la styliste Coralie Barbier. Paul Van Haver, alias Stromae, est aussi un passionné de mode. Avec sa femme, Coralie, le chanteur a créé le label Mosaert.

«Sur scène, Stromae portait des Michael, géniales pour danser. Lors d’une interview, il a dit qu’il était jaloux des ballerines pour femmes Repetto, alors ils ont conçu un modèle pour lui !»

Stromae et Coralie Barbier ont imaginé des modèles de ballerines unisexes élastiquées, aux imprimés joyeux et au talon recouvert.

En 2017, le modèle Zizi se pare de tissus africains sous l’impulsion du fils de Louis Chedid, Mathieu, connu sous le pseudonyme de « M ». Tous les bénéfices de cette collection exotique ont été reversés sous forme de matériel de danse, par le biais de la fondation Danse pour la vie – financée par Repetto –, à l’association Donko Seko (l’intégration par la danse et la socialisation de jeunes Maliens en difficulté). Le chanteur français est en effet bien connu pour ses engagements pour la lutte contre la pauvreté notamment en Afrique. Un engagement qu’il traduit dans son titre musical « Mama Sam » dont le refrain contient les paroles « La vie est une machine à fric, où les affreux n’ont pas d’afro ».

On aurait pu parler de Michael Jackson, de Mike Jagger et de tant d’autres… tant d’icônes de la musique qui n’ont juré de leur vie que par la mythique marque Repetto.

Et tout cela sans oublier les plus grandes danseuses et des plus grands danseurs du monde entier… Repetto est une marque, une élégance, un art.